La grâce de la miséricorde : la Paix de Jésus Ressuscité. 

C’était le Saint pape Jean-Paul II qui a institué ce deuxième dimanche de Pâques « fête de la Miséricorde divine ». Il répondait ainsi au désir que le Seigneur avait transmis à Sainte Faustine : « En ce jour, disait Jésus, les entrailles de ma miséricorde sont ouvertes, je déverse tout un océan de grâces sur les âmes qui s’approcheront de ma miséricorde. La fête de la miséricorde est issue de mes entrailles. Je désire qu’elle soit fêtée solennellement. »

Les lectures de ce jour sont précisément des témoignages de cette miséricorde de Jésus ressuscité. Il vient à ses disciples apeurés, enfermés dans la maison. Pas de paroles de reproches, il leur dit : « La paix soit avec vous »… 3 fois « la paix soit avec vous » comme une salutation, un souhait et une mission. L’angoisse des disciples changée en paix, leur tristesse de deuil devenue joie de retrouvailles, l’enfermement brisé par la présence du Seigneur, la faiblesse humaine d’abandon, de trahison, de reniement  transfigurée par la force du pardon, les temps nouveaux sont advenus : Christ est ressuscité ! Son souffle divin recrée l’humain dans l’amour du Père pour inaugurer la nouvelle création.

Face à l’incrédulité de St Thomas, pas de reproche non plus : « La paix soit avec vous » ; Jésus consent à le laisser « mettre sa main » dans ses blessures, au cœur de son intimité et du mystère de sa souffrance. Et cela évoque alors l’acte de foi de Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ». L’Evangile ne dit même pas que Thomas a mis ses mains dans les plaies de Jésus. La reconnaissance de la présence du Christ a fait tomber toutes les revendications de preuves… parce qu’ici, on touche à l’essentiel, à la source de miséricorde, à la source d’amour. Et cette profession de Thomas permettra à Jésus de nous donner une neuvième et dernière béatitude : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».

Et voilà, Jésus ressuscité souffla sur ses amis et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. A qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus ». La mission confiée à ses disciples est identique à celle qu’il a reçue du Père : « de même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Les disciples respirent le même Souffle divin que Jésus. L’Esprit  d’amour filial leur est communiqué pour transmettre au monde la paix. La Paix comme signe de la mission : « Quand vous entrez dans une maison, dites : paix à cette maison ». La Paix comme signe du Pardon. Pardon et résurrection sont les deux poumons de la vie chrétienne car ils disent la victoire du pardon sur le mal et de la résurrection sur la mort.

Oui, aujourd’hui encore, Jésus vient à notre rencontre ; il est le signe de ce Dieu que nous ne voyons pas et qui pourtant vient à nous. Oui, Dieu ne cesse de venir et revenir à notre rencontre. Il connaît notre histoire, il connaît notre vie, il connaît nos peurs, nos blessures, nos tristesses, nos doutes, nos soucis et il ne cesse de nous souhaiter « la paix soit avec vous ». Oui, Dieu veut le bien de ses enfants, il veut leur joie, leur paix du cœur, il veut la paix entre ses enfants.

Et si Jésus a fait tant de signes c’est pour que « vous croyiez qu’il est Fils de Dieu et qu’en croyant, vous ayez la vie en son Nom ». Oui, toute la vie de Jésus n’est tournée que vers un seul but : « donner sa vie pour ceux qu’il aime » pour que nous ayons la vie, une vie en abondance. Voilà l’amour miséricordieux de Dieu qui « a tant aimé le monde qu’il nous a donné son Fils ». Ce que cela signifie lorsqu’il dit : « Je veux la miséricorde, et non le sacrifice ».

Joseph Zien, prêtre.